Samedi 15 septembre 2018, salle Guy Ropartz, le public hilare croyait applaudir, à s’en casser les phalanges, un match d’impro. Mais c’est en vérité un événement bien plus considérable auquel il a assisté. Vous voyez ce genre de petite graine mentale qui se développe à la vitesse de la lumière et secoue l’ordre du monde ? Enfin, pas tout de suite, tout de suite, au début on ignore l’événement. Il faut laisser le temps aux médias et aux intellectuels de s’emparrer du concept et d’en mesurer la portée révolutionnaire. Je m’explique.

Nous venons d’assister à un événement historique

Le match de samedi était agrémenté d’une fantaisie très I’M FROM RENNES, deux musiciens live dialoguaient avec les comédiens, ajoutant une touche d’imprévu à la corde tendue au-dessus de l’abîme où s’élancent, avec la légèreté d’un faon, des improvisateurs munis d’aucun plan B ni parachute. Ce match avait une seconde particularité : le match opposait l’actuelle équipe de la TIR à l’ancienne équipe, baptisée pour ce duel éphémère la RIT (Roazhon Improvisation Troup). Je ne divulguerai pas les confidences dans les loges, où l’on évoquait à bas mots les difficultés des organisateurs pour convaincre et réunir les membres de la TIR historique. Tous éparpillés, certains végétant dans des EPHAD miteux, d’autres ayant changé d’identité pour fuir le fisc, sans compter les reconversions dans l’hôtellerie de luxe dans des îles paradisiaques. Un long travail d’investigation qui aurait coûté, selon mes informateurs, un « fric de dingue ».

C’était donc ce soir-là une épreuve pliée d’avance où la jeunesse surentraînée, gavée de fortifiants, le torse bombé et le regard moqueur, allait découper en rondelles une bande d’ex-gloires du ring, fatigués par les abus de drogues et de sexe. A la fin du temps réglementaire, à la surprise générale, les équipes étaient à égalité de points. Cinq partout. Le dernier match, sur le thème « les choix d’Olga », fut emporté par la RIT. Les retraités venaient de donner une leçon aux actifs ! Le public ébranlé n’en croyait pas ses yeux. Stupeur, larmes, cris de joie ou de désespoir, un tsunami secoua les gradins. Moi-même, je mis quelques longues minutes à réaliser.

Nous venons d’assister à un événement historique. Il est désormais démontré que des vieux à la retraite peuvent faire aussi bien que de jeunes talents. Les compétences physiques, créatives et intellectuelles ne se dégradent pas avec l’âge ou le manque d’entrainement. Conclusion ? Des projections ont été réalisées dans la nuit de samedi à dimanche par une team de chercheurs en économie, sociologie et robotique. Les premiers résultats sont époustouflants. Nous disposons en France d’une réserve de 16 millions de retraités. En injectant ces forces vives dans l’économie, nous pourrions régler tous nos problèmes. Finis le stress des salariés débordés de travail et les débats sans fins sur les manques d’effectifs dans la police ou les hôpitaux. La France pourrait retrouver sa première place dans le concert des nations. Imaginez le centre d’appel d’un opérateur internet qui décroche à la première sonnerie ou un bureau de poste en centre-ville sans file d’attente. Une utopie ? Non ! Cette société épanouie et cool est possible grâce à la nouvelle main d’œuvre disponible des retraités. Cette idée, tellement simple et révolutionnaire, nous la devons aux comédiens de la Troupe d’Improvisation Rennaise. Ils nous ont démontré avec talent, samedi soir, que l’avenir se joue jeunes et vieux main dans la main.

Raoul Kalin

Aujourd’hui, nous allons apprendre à faire la différence entre un « good deal » et un « bad deal ». Concentrez-vous bien, il y a des pièges.

Situation numéro 1 : Je suis une jeune actrice séduisante qui rencontre un producteur de cinéma avide d’argent et de sexe. L’homme devient pressant, deux choix s’offrent à moi :

  • Faire voltiger le cigare du producteur en lui disant, avec panache : je négocie mon talent, pas mon cul !
  • Accepter le deal contre la promesse d’un second rôle dans une comédie musicale sur une confrérie de moines qui a fait vœux de silence.

Situation numéro 2 : Je vais dîner à la table d’un pote qui a quitté un job dans l’administration territoriale pour ouvrir son propre restaurant. Après un excellent repas et deux bouteilles de vin, on m’apporte l’addition :

  • Je tends ma carte bancaire tout en pianotant un commentaire dithyrambique sur TripAdvisor.
  • Je suis scandalisé d’avoir à payer comme n’importe quel client, je l’efface de ma liste d’amis illico.

Situation numéro 3 : J’envisage d’aller au concert d’un groupe dont j’ai entendu beaucoup de bien, j’ai maté leur clip tourné à Rennes et je suis curieux de voir ce qu’ils donnent en live. La place est payante :

  • Ben ouais… c’est un concert.
  • Il se trouve que j’ai une amie, qui connaît un type qui est voisin de palier du bassiste, ça m’embête de payer.

On aimerait tous que la vie soit une suite de cadeaux désintéressés, que l’argent coule à flots dans la poche d’amis philanthropes qui investissent dans une fondation au profit de notre seul bien-être, que des musiciens improvisent partout où nous mettons les pieds des concerts surprise (et gratuits) pour nous distraire et, cerise sur le gâteau, qu’on jette en prison tous les connards qui nous manquent de respect. Bref, vivre dans la peau d’un dictateur. N’est pas dictateur qui veut, à moins d’avoir de la famille qui vous pistonne.

Les spectateurs ne vont pas aux concerts par obligation morale, comme les parents aux spectacles de fin d’année de leurs enfants. La musique a-t-elle de la valeur ? Si oui, est-il envisageable de rétribuer les artistes et techniciens qui vous offrent un spectacle que vous avez choisi ?

Raoul Kalin

Le premier choc esthétique de l’histoire de la musique avec un homme portant un casque de chantirer remonte à la fin des années 1970. David Hodo (l’ouvrier) et sa clique s’adonnaient à une disco calibrée pour chauffer à blanc les dancefloors en scandant des refrains qui encourageaient les jeunes hommes à savourer chaque instant de la vie. Personne n’avait eu l’audace de toucher à ce symbole. Des profondeurs de la terre, un événement est survenu le jeudi 21 septembre à Rennes qui fera trembler l’histoire. Arrachées les pages de l’encyclopédie des icônes ! Brisées nos références gravées dans le marbre ! Le casque de chantier n’est plus sous copyright des Village People…

Les quatre garçons élèvent Rennes dans la dynastie des villes françaises où il se passe des choses excitantes.

Le blasphème s’est déroulé trois fois de suite, devant une cinquantaine de témoins, eux-mêmes casqués et enveloppés dans une veste fluorescente, dans le chantier de la future station du métro à Cleunay. Dans cette chapelle de béton, le groupe Manceau délivrât trois sets délicats, teintés de mélancolie, une pop aérienne et entraînante, tandis qu’un déluge inondait le terrain au-dessous de nos têtes, faisant couler la boue dans les escaliers.

Magie du talent. Ils nous firent oublier le froid et la pluie. Samuel, Vincent, François et Julien aménagent dans l’espace une sorte de bulle qui, en dépit du lieu austère, donne un sentiment d’intimité. Une douceur. Difficile d’intervenir. Tenté un moment d’arracher les câbles de la sono pour mettre un terme à cette mascarade, je fus dissuadé par le regard d’un certain Ced, à qui veste fluo et casque de chantier conféraient une autorité devant laquelle même un hooligan défoncé à la bière demanderait « s’il vous plait » avant d’oser aller pisser.

Doit-on pour autant pardonner Manceau ? Est-il possible d’ignorer ce hold-up culturel ? Doit-on envisager un procès contre le président du festival I’M FROM RENNES impliqué dans ce concert sous-terrain ? Manceau réjouit le public. Manceau est singulier sans être snob. Manceau apporte sa jolie pierre à l’édifice pop. Les quatre garçons élèvent Rennes dans la dynastie des villes françaises où il se passe des choses excitantes. Alors bon, OK, tant pis pour le détournement, vous êtes blanchis, de toute façon, et j’ai peut-être omis cette information, le casque de chantier sur un chantier est obligatoire.

Raoul Kalin

En tant que chroniqueur, je suis régulièrement appelé de par le monde pour couvrir des événements mondains et j’ai quelques scrupules parfois à m’empiffrer à des buffets gratuits étant donné les cachets mirobolants qui me sont versés. Et je ne parle pas des avantages en nature, nombreux – véhicule de sport polluant ou call girl non syndiquée, que je refuse par déontologie. J’ai des scrupules mais je dois composer avec un corps d’athlète qui réclame sa dose de sucre et de lipide. Ma vie est une lutte pour rester mince.

Ils peuvent te parler d’un groupe qui a changé leur vie

Invité à la mairie de Rennes par mon ami Brad pour le lancement du festival I’M FROM RENNES, je n’ai pas osé dire non, mais j’ai vu arriver le piège gros comme une maison : comment ne pas succomber une fois encore aux tentations des petits fours ? J’avais tort de m’inquiéter. Et vous savez pourquoi ? Ce n’était pas le genre de manifestation où l’on fait mine d’écouter son voisin la bouche fourrée de canapés. Description du public : bénévoles, DJ (Alvan pour la musique), élus, chanteurs, organisateurs, photographes et musiciens.

Des gens qui ont tous un point commun, ils aiment. Ils peuvent te parler d’un groupe qui a changé leur vie, s’enflammer pour un jeune artiste sorti d’un quartier de Rennes ou célébrer les organisateurs de concerts des temps anciens qui ont forgé la réputation de Rennes. Ces gens ont une sensibilité spéciale et ils lâchent, parfois, sans mesurer la force prophétique de leur phrase : « il se passe un truc à Rennes ». Ces gens ont un autre point commun essentiel qui les relie comme un fil invisible. Ils aiment Simon Carpentier. Ils aiment son œuvre, son immense talent et ils savent tout ce qu’on lui doit dans la genèse du festival. Quand on est entouré de gens comme ça, qui aiment, qui adorent, qui vénèrent, on se laisse prendre. C’est notre faiblesse.

Discutant avec les uns et les autres, je n’ai pas vu le temps passer, j’ai laissé filer ma chance et quand je suis arrivé au buffet, il était trop tard. Il ne restait plus rien, sauf une paire de tartelettes jaunes que j’ai gobées en sanglotant. S’ennuyer et grossir ou vivre I’M FROM RENNES et rester mince. Tel est le choix qui s’offre à nous.

Raoul Kalin

Glissé sous une fausse identité dans la peau d’un « bénévole » du festival I’M FROM RENNES, j’y étais. Dans l’arrière-salle du Oan’s pub, mercredi 30 août 2017, en début de soirée, au cours d’une réunion tenue secrète pour toute personne ayant décidé de boycotter facebook ou ne plus payer de forfait téléphone.

J’ai un projet. Celui de dévoiler les motivations cachées des bénévoles du festival.

Me faisant appeler Brad, une barbe factice, 17 badges piqués sur mon blouson et, lové sur mon avant-bras, un somptueux tatouage de tigre du Bengale (le plus dangereux des félins), réalisé au bic cristal soft pointe 1,2 millimètre par un neveu expert en plagiat de Walt Disney. Surprise et déception… Ils n’étaient pas tous tatoués avec de grosses barbes, certains n’avaient pas de poils du tout et… l’assemblée comptait aussi des femmes. Ce qui me laissa le goût amer de m’être beaucoup trop investi dans mon personnage de hipster. D’autant que ma barbe factice m’a démangé toute la soirée. A l’heure où j’écris ces lignes, j’ai encore des rougeurs.

J’ai un projet. Celui de dévoiler les motivations cachées des bénévoles du festival I’M FROM RENNES. Qu’est-ce qui anime le cœur des hommes (pas forcément barbus ni tatoués et qui sont parfois des femmes) venus participer sans aucune contrepartie financière à cette belle aventure ? Pourquoi mettre son énergie, sa bonne volonté, ses compétences, sa jeunesse, sa bonne humeur, et j’en passe sur la tripoté de bons sentiments, au profit d’un long et trépidant festival qui va nous faire kiffer le mois septembre ? Je n’ai pas trouvé la réponse. J’invoque l’esprit du tigre (le plus fourbe des félins) et je jure, je jure solennellement, incliné à l’est vers la tombe de Jim Morrison, de m’engager corps et âme pour résoudre cette énigme, dussé-je me faire appeler Brad pendant les 11 jours du festival.

Raoul Kalin

En dépit de ma méfiance pour le tuning, j’ai accepté de monter dans la DeLorean bizarrement équipée de mon ami Marty, parce que ce type a une bonne tête. Il m’a demandé une date, j’ai répondu au hasard 2016, un futur lointain où je serais vieux, mais je n’ai pas eu le temps de faire le calcul mental, le voyage a été rapide. Imaginez mon excitation quand j’ai claqué la porte, les yeux rivés sur l’écran de destination qui affichait la date du 20 septembre 2016…

Ma surprise passée, je me suis laissé entraîner, j’ai pris un grand bain de musique collectif et j’y ai pris plaisir

On nous disait, dans le futur nous prendrons en guise de repas des gélules ultra-nourrissantes (entraînant un ramollissement de la dentition devenue obsolète), les tanks soviétiques stationneront au pied de la Tour Eiffel et le rubik’s Cube® sera l’étalon pour mesurer l’intelligence avant de faire un don de sperme. Tout ne s’est pas réalisé comme prévu. Ce que je peux en dire, c’est que le futur adore la musique, au point d’organiser des concerts dans des lieux improbables. J’ai assisté à l’un d’eux, une étrange et envoûtante cérémonie, la nuit tombée, dans un appartement de Rennes. Aux commandes de consoles reliées à un ordinateur portable, un musicien sans instruments délivrait un concert directement dans l’oreille des spectateurs équipés d’un casque audio. Les témoins étaient reliés par un cordon à la même source, comme les excroissances de mutants fans d’électro. Et je vous jure que tout le monde avait l’air de trouver ça… normal. Ma surprise passée, je me suis laissé entraîner, j’ai pris un grand bain de musique collectif et j’y ai pris plaisir.

Je tenais à vous rassurer. A cette soirée mardi 20 septembre 2016, le futur était cool et personne ne m’a imposé le défi de réaliser les 6 faces du cube en moins de cinq minutes. En revanche, je vous dois la vérité, c’est triste à dire, mais bizarrement Sigue Sigue Sputnik n’est pas devenu le plus grand groupe de l’histoire du rock-and-roll.

Raoul Kalin

Avec le blues, des images s’imposent à mon esprit. Des cowboys philosophes accourdés au bar d’un bowling, des silhouettes fatiguées mais combatives armées d’une bouteille de whisky, des voitures aux pare-chocs chromés qui soulèvent des nuages de poussière.

Yoann a du charisme

Yoann Minkoff a un nom à figurer sur l’étiquette d’une bouteille de vodka mais il joue une musique nord-américaine, ce genre de musique qui convoque des clichés de cinéma et vous plonge dans un état entre la joie et la tristesse. Dans l’appartement de Mindi (notre hôte), lundi soir, il a chanté pour une trentaine de spectateurs aux anges, rejoint de temps en temps par Chris dont le groove se glissait, suave et sourd, entre les notes de guitare.

Yoann a du charisme. Et un physique à surgir dans une séquence qui aurait pour décor un motel écrasé de chaleur. Dans les minutes qui précèdent le sommeil, peut-être, je dis bien peut-être, est-il apparu dans l’imagination de spectatrices, peut-être a-t-il proposé de jouer pour elles seules, peut-être les choses sont-elles allées plus loin… On ne contrôle pas les images mentales induites par la musique.

Raoul Kalin

Au siècle précédent, un artiste digne de ce nom devait au moins une fois dans sa vie quitter une chambre d’hôtel en laissant derrière lui un mobilier en ruine et des groupies comateuses enroulées dans des draps imbibés de champagne.

Trop court ! Trop court ! Je l’avais vu quelques années plus tôt, on disait « il est prometteur »

Dans une chambre du Magic Hall, vendredi dernier, l’artiste a pris soin d’enlever ses chaussures avant de s’installer sur le lit, transformé pour l’occasion en mini-scène douillette, avant de pianoter sur une tablette à gros boutons lumineux qui faisait penser à un jeu électronique des années 1980 (à l’époque donc où les rock-stars cassaient frénétiquement du mobilier). La dizaine de spectateurs du concert intime de Maël ont goûté ce mini-set assis par terre. Et j’ai eu la preuve qu’ils étaient dans le bain quand ils ont commencé à ramasser leur smartphone et à arrêter de prendre des photos. La silhouette d’un mètre quatre-vingt-seize qui n’a pas rencontré le soleil estival jouait, tranquille, dans son tee-shirt à rayures et je crois pouvoir dire que tout le monde se sentait bien.

Représentation finie, je quittai le cocon mat et blanc de la chambre d’hôtel, rejoignis le rez-de-chaussée ou je pus vérifier que l’ambiance du début de soirée s’était amplifiée sans devenir lourdingue. Le temps d’une bière en terrasse où Viviane me confia son addiction secrète pour la danse, j’assistai à la fin du concert du beatboxeur Saro. Trop court ! Trop court ! Je l’avais vu quelques années plus tôt, on disait il est prometteur. Ouais. Dire d’un artiste qu’il est prometteur est comme tomber amoureux d’un chiffre imprimé sur une boule de loto en espérant le voir sortir en premier. Vendredi soir, Saro n’était pas prometteur, il était bon. Et le jeune garçon nous laissa dans les jambes une armée de petites fourmis en Stan Smith dorées prêtes à tuer pour trouver un dancefloor.

Fin de soirée. J’en voulais un peu plus. Quelques minutes encore, président ! La frustration est mon baromètre, I’M FROM RENNES continue… Cool.

Raoul Kalin

Soucieux de préserver ma santé en trouvant un juste équilibre entre sport et clopes, je partis dimanche dernier courir sur le sentier côtier de l’île de Groix où je passais le week-end. J’y croisai de jeunes personnes en short avec des sacs de plage en bandoulière et un vieil homme voûté en salopette muni d’un sécateur grandes lames ; il taillait les branches des arbustes épineux qui bordaient le sentier pour élargir le passage.

Je vous kiffe les bénévoles !

Plus tard, sur le ferry du retour, je songeai à ce type consacrant son temps libre à une tâche qui allait profiter à tous, sans réclamer une rémunération ou un avantage particulier. De la pure générosité, celle qui ne la ramène pas dans les fêtes caritatives avec son chèque géant.

Le monde tournerait moins rond sans les bénévoles. I’M FROM RENNES serait juste une idée qui flotte dans les cerveaux embrumés d’une bande de potes vacillant sur un trottoir à deux heure et quart du matin. Et les idées, on s’en fout, on veut du réel. Alors, ouais, je vous le dis, j’aime les bénévoles. Ils sont l’armée invisible qui amorce la tireuse à bière, ramasse les mégots, s’active derrière la régie, veille à tout, mouille son tee-shirt et vous gratifie d’un sourire en vous rendant la monnaie, en plus !

Je vous kiffe les bénévoles ! Vaillantes petites mains du comptoir. Humbles serviteurs du son. Moines soldats de la technique. Le cœur pétri d’amour, chers bénévoles d’I’M FROM RENNES, je vous dédie cette première chronique, puisse le dieu de la musique vous accorder quelques grâces : inspiration, sentiment de plénitude, aventures sexuelles ou nouveaux amis, qu’importe le bénéfice, ce qui compte c’est ce que vous faites. Et ce que vous faites, c’est bien.

Raoul Kalin